EFFETS DE LA CROISSANCE URBAINE DE BAMAKO (MALI) SUR LES ESPACES AGRO-PASTORAUX DE SES COMMUNES PÉRIURBAINES
Publication Date : 03-05-2022
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La croissance démographique et urbaine rapide des pays africains impacte les espaces à vocation agropastorale des communes périurbaines. La ville de Bamako débordant de ses limites territoriales initiales continue d’exercer une importante pression foncière sur ces espaces. La saturation foncière qui y prévaut contraint de nombreux habitants de cette ville à la recherche de terrains à usage d’habitation en périphérie. Ces communes périurbaines, où il existe encore une certaine disponibilité foncière, sont prises d’assaut pour l’atteinte de cet objectif. Ainsi, le périurbain devient une alternative à la crise bamakoise. Les espaces agro-pastoraux sont alors mis à forte contribution face à l’accroissement de la demande de terrains urbains. L’objectif de cette étude vise à analyser les effets de la croissance urbaine de Bamako (Mali) sur les espaces agro-pastoraux de ses communes périurbaines. La méthodologie adoptée s’est appuyée sur l’exploitation des documents de référence, d’une enquête par questionnaire auprès de 280 producteurs retenus de façon aléatoire parmi les chefs de ménage. Ces 280 producteurs ont été répartis entre les communes rurales de Baguinéda, Sanankoroba, Kambila et N’Gabacoro Droit. Elles ont été retenues de façon raisonnée en fonction de leur localisation par rapport à la ville de Bamako, leur soumission à l’influence économique et spatiale de la capitale et enfin leur accessibilité depuis Bamako grâce à la proximité des axes routiers. L’enquête quantitative a été complétée par un guide d’entretien réalisé auprès 25 personnes ressources. Les résultats de l’étude ont révélé que dans les communes, 96 % des producteurs interrogés sont des autochtones dont 85,4 % sont des exploitants agricoles. Par ailleurs, 98,9 % des producteurs exploitent des superficies moyennes inférieures à 26,67 ha. Parmi eux, 93,5 % pratiquent la céréaliculture et 89,3 % récoltent moins de 8,33 tonnes/an. En plus, l’élevage est pratiqué par 50% des producteurs et le cheptel à 95 % comprend moins de 50 têtes. Cependant, 66,7 % des terres acquises par les élites urbaines sont consacrées à la concession urbaine et 23,9 % à la concession rurale. Ainsi, du fait de cette croissance urbaine de Bamako, les producteurs demeurent confrontés à la problématique liée à la spéculation foncière, à la mutation et recomposition foncières et à la diminution des espaces à vocation agropastorales.
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