Revue Géovision

Article :

CONSERVATION DES FORÊTS SACRÉES ET LA RÉSERVE DU HAUT BANDAMA, UNE PERCEPTION DIFFÉRENCIÉE DE LA POPULATION LOCALE DANS LE CENTRE NORD IVOIRIEN

Résumé

De 16 millions d’hectares au début des années 1900, le couvert forestier est passé à environ 2,97millions d’hectares en 2021. Face à cette régression, des espaces sont créés et encadrés par l’OIPR dans le but de mettre en défense des reliques de ces écosystèmes. Cependant, en raison de la forte croissance démographique et les activités anthropiques, ces sites font l’objet d’infiltration. Dans le nord ivoirien, les forêts sacrées sont bien conservées par les populations. Cependant, les espaces protégées de cette partie septentrionale du pays ne connaissent pas toujours ce même niveau de conservation. C’est le cas de la réserve de faune et de flore du haut Bandama qui est confrontée à une surexploitation de ses ressources. Ainsi, cette étude vise à comprendre la perception différenciée des populations de la conservation entre ces deux espaces. Les données de cette étude sont issues des sources secondaires et des enquêtes de terrain. Ces enquêtes de terrain sont constituées d’observation directe, des entretiens avec les gestionnaires de la réserve, les autorités administratives et coutumières des villages riverains. Quant au questionnaire, il a été administré aux chefs d’exploitation. Les résultats montrent que la population accorde plus d’importance à sa forêt sacrée, ayant une valeur mystique et dont le respect procure prospérité, protection voire développement local. S’agissant de la réserve, elle s’aperçoit comme un réservoir de ressources à exploiter pour la satisfaction des besoins socio-économiques ; ce qui justifie son mauvais état de conservation.

Abstract

From 16 million hectares at the beginning of the 1900s, the forest cover has increased to approximately 2.97 million hectares in 2021. Faced with this regression, spaces are created and supervised by the OIPR with the aim of defending relics of these ecosystems. However, due to high population growth and human activities, these sites are subject to infiltration. In the north of Côte d’Ivoire, the sacred forests are well preserved by the populations. However, the protected areas of this northern part of the country do not always experience this same level of conservation. This is the case of the Upper Bandama Fauna and Flora Reserve, which is faced with overexploitation of its resources. Thus, this study aims to understand the differentiated perception of the populations of conservation between these two spaces. The data for this study come from secondary sources and field surveys. These field surveys consist of direct observation, interviews with the managers of the reserve, the administrative and customary authorities of the neighboring villages. As for the questionnaire, it was administered to the farm managers. The results show that the population attaches more importance to its sacred forest, which has a mystical value and whose respect brings prosperity, protection and even local development. With regard to the reserve, it is seen as a reservoir of resources to be exploited for the satisfaction of socioeconomic needs; which justifies its poor state of conservation.

FOFIE Bini Kouadio François, YA Yao Marius, DJAKO Arsène et Yéo Nogodji Jean